Il n’est pas si simple de communiquer, et d’autant plus dans des moments à enjeux comme peut l’être un entretien.
Cette communication dépend de la qualité du questionnement de l’interviewer, qui stimule celle du candidat, mais aussi de la capacité de ce dernier à répondre le plus justement aux questions. Avec pertinence, capacité d’analyse et d’illustration des situations, et de synthèse notamment.
Cette qualité de réponse est aussi liée à la capacité d’écoute active des questions, qui constitue une aide pour organiser les idées, et hiérarchiser l’essentiel de l’anecdotique.
Pour y parvenir, il me semble important de différencier la question du sujet auquel cette question pourrait renvoyer.
Une écoute superficielle pourrait remplacer la question par son sujet, et engager le candidat dans une réponse trop ouverte, voire trop longue par rapport au besoin de l’interlocuteur, qui formalise par la formulation de sa question.
Une écoute partielle ou hâtive déclencherait donc une réponse trop longue, trop narrative, et davantage liée à ce que le candidat souhaiterait dire du sujet. Un déclencheur en fait d’un besoin de raconter, de dire, plutôt qu’une invitation à répondre précisément.
Une écoute attentive permet de limiter la réponse aux éléments essentiels, en lien avec la question posée.
Cela nous ramène aux notions de demande et de besoin :
– MA demande de dire ce que je souhaite,
– LE besoin d’identifier et de comprendre de mon interlocuteur.
Exemple :
–Question : Quelles ont été vos premières actions dans le poste ?
–Réponse par écoute active :J’ai pris trois mesures essentielles pour permettre de structurer et bien fonctionner. La première…
–Réponse par écoute partielle :Au moment de mon arrivée, l’entreprise était dans une situation difficile. Elle avait connu deux réorganisations, et avait besoin de… Ils m’ont proposé de les rejoindre pour les accompagner à… Il a fallu prendre du temps pour comprendre, et m’intégrer sans bousculer…
En communication, comme dans la relation, l’équilibre se construit dans la capacité de l’un à comprendre et intégrer le besoin de l’autre, tout en mobilisant sa capacité d’esprit d’analyse, son autonomie de réponse, et la maîtrise de son message.
Stéphane LHERMIE