
Dans une culture marquée par la logique, la déduction occupe une place relativement importante.
Le raisonnement s’appuie sur des faits, des éléments connus, vérifiés. Cette objectivité donne des allures d’évidence, qui, appliquée à d’autres éléments que mathématiques, peut aussi générer des idées trop vite affirmées.
L’information n’est pas une opinion.
L’addition et l’interaction des informations aboutissent à une déduction logique : conclure.
Information + information = conclusion.
Le risque d’une approche purement logique, poussée à l’extrême, pourrait même aboutir à une conclusion erronée.
C’est le cas du syllogisme :
Le poisson nage dans l’eau
L’humain nage dans l’eau
L’humain est donc un poisson
Logique, non ?
Conclure suffit-il pour décider ? Que pourrait-il manquer à la logique ?
Un avis, une opinion ?
Un engagement, une expression, une participation en confiance, au-delà du mesurable et du vérifiable : une idée de sa propre perception de sa vision.
Une démarche qui nourrit la capacité de décider : être en capacité de poser un acte, prendre une orientation, au-delà de l’information et en valorisant l’opinion.
La posture du décisionnaire plutôt que le statut du raisonneur.
Information + opinion = décision.
Le risque opposé du syllogisme serait l’opinion seule, non étayée, répétée et excessive. Elle expose alors de manière compulsive, et aboutit à « avoir un avis sur tout ».
Une sorte « d’opinionite » aiguë assez bien illustrée aujourd’hui par la surabondance de sondages, pour… rien. Allez… pour pas grand-chose.
S’exposer c’est s’engager, c’est projeter, proposer, construire, orienter.
Choisir, c’est aussi décider.
N’est-ce pas aujourd’hui une nécessité ?
C’est en tout cas mon opinion… et la vôtre ?
Stéphane Lhermie